Souvenez-vous.. Il y a deux mois de cela, nous étions en Mars 1870. C'était un jour de semaine, impossible de se souvenir quel jour précisément. Il faisait terriblement chaud pour un mois de Mars et il y avait beaucoup d'agitation en ville. Les villageois de Saint Elmo faisaient les magasins, buvaient au saloon ou rencontraient quelques prostituées... Tout semblait normal jusqu'au moment où un grondement se fit entendre au loin. Il y eut comme un tremblement de terre, on pouvait voir la poussière des routes se soulever au loin.

Après quelques secondes de surprise, les habitants étaient sortis de leurs maisons, curieux de voir ce qui se tramait à l'extérieur. Très vite, nous apercevions les premiers chevaux bicolores, montés par des indiens brandissant leurs armes à bout de bras. Les premiers hurlements se firent entendre et les villageois de Saint Elmo comprirent, trop tard, que la guerre était déclarée.

Les indiens vinrent attaquer Saint Elmo, ils étaient enragés à l'idée que des blancs creusent leurs vallées et assèchent leurs rivières. Les indiens ont envahi la ville, mené par leur chef Raging Bull. Ils n'étaient pas armés de haches ou de flèches, ils avait en leur possession des armes à feu, bien plus puissantes. Les villageois ripostèrent mais personne ne put empêcher les flammes de se propager dans l'église, l'auberge et quelques habitations à l'entrée de la ville. Saint Elmo fut mis à feu et à sang. Au bout d'un long moment, le Shérif et ses soldats réussirent à reprendre le dessus sur l'armée d'indiens. Beaucoup furent tués et les quelques survivants s'échappèrent sans demander leur reste. On dénombra de nombreuses pertes des deux côtés dont l'épicier du village, des soldats et d'autres villageois. Ce fut un vrai massacre et il fallut plusieurs jours avant de pouvoir brûler tous les corps et enterrer tous les cadavres. L'église ayant brûlé, les messes se firent dans une salle provisoire..

Deux mois plus tard, L'auberge, l'église et les habitations qui n'étaient plus que cendres furent reconstruites. Même après ces deux mois, cette sanglante journée est encore très présente dans l'esprit des habitants. On peut encore voir des bâtiments noircis par les flammes ou des tâches de sang séchées sur le bois des clôtures.. Certains font encore le deuil de leurs proches ou la perte de leurs champs, d'autres essaient tant bien que mal d'oublier les corps décapités et le son des armes à feu... On surnomma ce massacre « Le Jour Rouge ».